Cinq enfants morts de froid dans l'Atlas au Maroc

Un bébé de 40 jours est mort de froid dans les montagnes de l'Atlas au Maroc où l'hiver fait rage. Celà porte à cinq le nombre de jeunes enfants décédés dans des circonstances similaires, selon des témoins cités par la presse locale.

Le bébé, une fillette prénommé Habiba Amelou, est décédé vendredi matin dans le village d'Anifgou après avoir été affecté par une toux sévère, selon ces témoins. 

«Avant de mourir, elle avait une vilaine toux et vomissait du sang» a expliqué un jeune homme du village, qui a aidé à organiser les funérailles vendredi. «Son corps n'a pas pu supporter le froid extrême, surtout avec le manque de médicaments dans la région, qui est actuellement touchée par de fortes chutes de neige», a-t-il dit, s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Les habitants se sentent délaissés par les pouvoirs publics

L'information a également été donnée par le quotidien marocain en langue arabe Al-Akhbar lundi, après que la presse locale eut déjà fait état de la mort d'au moins quatre bébés en raison du froid dans la région. Le ministère de l'Intérieur avait alors nié l'existence de telles victimes, évoquant des «rumeurs». Mais le ministre marocain de la Santé a effectué, la semaine dernière, une visite dans la région. Il a annoncé lundi qu'il allait lancer une campagne pour fournir de l'aide médicale à cette région, dans le cadre d'efforts visant à mieux combattre les effets du froid hivernal, précisant que plus de 2 400 personnes en bénéficieraient.

Anifgou est située à 1 600 mètres d'altitude, à environ 350 km au sud-est de Rabat. Cette région montagneuse souffre de l'isolement et d'un manque d'infrastructures, de nombreuses routes étant impraticables pendant les mois d'hiver. Les habitants se plaignent de devoir transporter les biens de première nécessité sur des ânes et des routes gelées.Plusieurs fois des habitants de cette localité ont dénoncé le délaissement dont ils souffrent de la part des pouvoirs publics alors que le froid a fait chaque année des morts, faute de moyens.